Flamanville (50) : la résistance à l’EPR s’intensifie sur trois régions

Publié le par Le Galichon

La guérilla est désormais élargie contre le projet gouvernemental de doter la centrale nucléaire de Flamanville de réacteurs EPR. Non seulement sur place, mais surtout sur tout le parcours du projet de ligne THT (très haute tension).

C’est donc un front qui s’étend à présent sur près de 200 kilomètres en touchant non seulement la Basse-Normandie, mais aussi la Bretagne et les Pays de la Loire. Aujourd'hui, sur ces trois régions, plus de 80 comités locaux anti-THT et anti-EPR seraient déjà constitués, a indiqué à Ouest France Didier Anger, coordinateur du collectif régional Grand Ouest « l'EPR, non merci ».

L’ancien instit, figure historique de la résistance antinucléaire dans le Cotentin, ex-député européen qui préside aujourd’hui le Crilan (Comité de réflexion, d'information et de lutte antinucléaire) souligne dans son interview accordée à à Sylvie Corbet (Ouest France du 28 octobre) que ces comités ont décidé de « [s’]attaquer au point faible du projet, c'est-à-dire ce couloir de ligne et sa longueur. »

C’est précisément ce que prévoyait depuis le début et en privé, pour le redouter, Jean-François Le Grand, président (UMP) du conseil général de la Manche.

L’originalité de cette guérilla élargie réside dans le fait qu’elle ne va pas se limiter aux manifestations classiques. Elle interviendra aussi sur le plan strictement légal.

Si la récente tentative auprès du tribunal administratif de Caen s’est soldée par un échec (prévisible car cette action en référé ne se fondait pas sur des arguments très solides), la tactique envisagée pourrait être plus embarrassante pour les pouvoirs publics.

Toujours dans cette interview, Anger annonce en effet l’intention des comités de ressortir une vieille loi datant de 1892. Tombée en désuétude mais toujours en vigueur, elle interdit d ‘entrer dans un champ sans l'autorisation du propriétaire ou sans la prise d’un arrêté préfectoral. Mais cet arrêté doit être envoyé au propriétaire par lettre recommandée au moins cinq jours avant qu’il soit applicable. « Sur 200 km de couloir de ligne, cela fait du boulot ! », précise Anger qui pense aussi que la présence des collectifs regroupant comités, associations de défense de l’environnement et syndicats sur le terrain pourrait peser sur les engagements des candidats aux élections présidentielles et législatives.

Publié dans Environnement

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