Médias. Fabius veut un garde-fous constitutionnel au matraquage présidentiel

Publié le par Le Galichon


Laurent Fabius, député de la Seine-Maritime, a annoncé son intention de déposer un amendement en vue de modifier la Constitution.

Cet amendement permettrait d'inclure dans le temps de parole au sein des médias dévolu au gouvernement celui utilisé par le président de la République et ses conseillers.

Hors période électorale, le temps de parole  doit être en principe réparti à égalité entre le gouvernement, la majorité et l'opposition.

Or dans sa récente réponse à une lettre que lui avait adressée François Hollande, le Conseil supérieur de l'audiovisiuel (CSA) s'est référé à une décision du Conseil d'Etat de 2005 selon laquelle « le président de la République ne s'exprime pas au nom d'un parti ou d'un groupement politique ».

Ce qui revient donc à dire que les interventions de l'actuel président — 224 « apparitions » en quatre mois, rien que sur le petit écran, selon l'Institut national de l'audiovisuel (INA), un record  jamais approché par aucun de ses prédécesseurs ! — n'entreraient dans aucune des trois catégories...

Honnêtement, on peut s'interroger sur la justesse de cette appréciation, face à l'intervention constante du président pour  rappeler sa ligne politique.

Et cela, dans tous les domaines de la vie quotidenne, y compris les plus conjoncturels, ou quand il corrige publiquement ses ministres coupables à ses yeux de mal interpréter sa volonté (ou de trop en dire, comme le malheureux Morin, étiqueté ministre de la Defense).

Mais ce que ni la lettre de la Consstitution, ni le Conseil d'État, ni le CSA ne semblent pouvoir ou vouloir faire pour endiguer ce matraquage, peut-être la simple lassitude du public pourra-t-elle l'obtenir ?

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