Caen (14). Embarras des troupes locales après un sondage commandé par la direction de l'UMP

Publié le par Le Galichon

« Le maire de Caen bien placée selon un sondage »  affirme un titre de l'édition Calvados du quotidien Ouest France (mercredi 31 octobre).

Mais le sous-titre appore tout de même un bémol à cette affirmation en précisant : « L'UMP, parti de Brigitte Le Brethon, a interrogé des habitants pour savoir qui s'impose pour gagner la mairie. Du moins à droite. »

Amusant. Y avait-il vraiment besoin d'un sondage pour découvrir que Brigitte Le Brethon (BLB comme disent certains pour faire moderne, comme il y a 40 ans) «  s'imposait », même contre l'avis de certains de ses équipiers, pour tenter de « gagner » (ce qui semble impliquer qu'elle l'aurait déjà perdue) la belle mairie de Caen ?

En réalité, l'histoire est encore plus amusante, et notre confrère ne le laisse entendre qu'à mots très couverts dans son papier.

De fait, l'épisode est carrément cocasse. D'abord, constatant que la majorité municipale de Le Brethon continue à s'effriter de plus en plus dangereusement, les membres de la commission nationale d'investiture de l'UMP ont commencé à se poser des questions.

La direction nationale de l'UMP a donc commandé un sondage sur l'électorat de la ville de Caen.

Dans ce genre de prestation commerciale, on s'arrange évidemment presque toujours, à coups de « rectifications » et autres petites « corrections » techniques, pour fournir au client un résultat répondant, au moins de façon approchée, à ce qu'il attend.

Le sondage est en effet un instrument de marketing et non un outil d'étude rigoureux.

Mais, en dépit de toutes les manipulations habituelles, les conclusions de ce sondage ont été catastrophiques pour l'actuelle maire de Caen, qui risque bel et bien d'être vaincue en mars prochain par celui qui l'a déjà dépouillée de son mandat de député en juin dernier, c'est-à-dire Philippe Duron, le président (PS) de la région de Basse-Normandie.

S'ensuit dès lors un savoureux concert de déclarations embarrassées et plutôt cocasses que rapporte, sans rire, le respectueux quotidien régional.

D'abord, celle de Nicole Ameline, l'ex-juppette aujourd'hui députée (UMP) du Calvados, pour qui, lundi, « on en [était] encore à l'analyse des résultats » !

En clair, comment tenter de combattre s'il en est encore temps l'évidence d'une défaite possible, sinon probable. Car il est difficile d'admettre qu'il faille passer des heures pour  « analyser » les conclusions d'une petite enquête de terrain pré-électoral...

Se croyant plus finaud, Jean-Marc Lefranc, l'autre député du Calvados dont les ex-collègues de l'ex-UDF n'ont toujours pas pardonné la désertion surprise vers l'UMP, pense pouvoir affirmer que  « la synthèse de ce sondage est très claire. [Brigitte Le Brethon] est la seule à droite, du centre à l'UMP,  qui est à même de conserver Caen et de gagner les municipales. »

L'opération de marketing vise donc à affirmer — et imposer dans l'opinion publique — la supériorité du produit Le Brethon face au produit de la gamme centriste, tous deux sur le même linéaire, en la personne de Luc Duncombe, son 2e adjoint et président de l'agglo qui nous avait annoncé qu'il conduirait sa propre liste, nous confiant en privé qu'il avait « enfin retrouvé sa liberté de parole ».

À noter que Lefranc s'appuie sur « la synthèse », et refuse de fournir « le détail de ce sondage »... On a beau être politiquement soumis, on n'en est pas pour autant démesurément maso. Du moins publiquement.

Publié dans Actu politique

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