Libre parole. Quand on voit Sarkozy, on se souvient de de Gaulle...

Publié le par Le Galichon

En Normandie comme ailleurs, jamais on n'aurait pu imaginer qu'une conférence de presse à l'Élysée puisse descendre à un tel niveau de vulgarité dans l'expression et de bassesse dans la pensée.

Par contraste, on se souvient des "grand-messes" menées par de Gaulle, dans les années soixante...

Jamais ce chef d'État ne se serait abaissé à tenter de ridiculiser publiquement l'auteur d'une question, si futile fut-elle.

On pouvait ne pas partager toutes les options politiques du personnage, mais on doit reconnaître qu'il était un homme d'esprit et de culture.

Sa personnalité solidement affirmée n'était pas celle d'un homme impulsif, vindicatif et versatile, tant sur le théâtre politique que dans la vie privée.

L'actuel chef de l'État nous a d'abord donné, il y a huit jours, le spectacle affligeant d'un quinquagénaire se comportant comme un collégien tout fier de montrer à tous la nouvelle et belle copine qui venait de remplacer, vite fait, celle qui l'avait brusquement plaqué.

Ce fut aujourd'hui la démonstration pathétique d'un petit homme, dans tous les sens du terme, qui croit pouvoir ostensiblement savourer sa "revanche" sur tous ceux qui lui semblent constituer, à tort ou à raison. une menace contre sa personnalité plus encore que pour sa politique (celle-ci changeant plus aisément que celle-là).

L'Histoire n'est pas avare de tels exemples.

Au contraire, pour se moquer, l'homme d'esprit et de culture, à la personnalité affirmée, n'a nul besoin de descendre aussi bas que l'a fait ce matin Nicolas Sarkozy.

Que son humour soit aussi subtil que celui de son ami Jean-Marie Bigard, passerait encore... "Je ne suis pas un intellectuel", assure-t-il. Mais qu'il se ridiculise en croyant donner une leçon au directeur de Libération alors que lui-même confond les notions de "royauté" et de "monarchie", traduit une inculture élémentaire indigne d'un chef d'État.

(La royauté est en effet héréditaire, mais la monarchie - qui est le pouvoir d'un seul - peut très bien être élective, n'en déplaise au petit donneur de leçons élyséen qui n'a vraisemblablement jamais entendu parler, entre autres, de Vercingétorix...).

Mais le plus affligeant, finalement, ce sont ces rires sonores autant que courtisans qui secouaient le troupeau des... "représentants de la presse".

Chez de Gaulle, il y en avait aussi. Mais les bons mots ou la théâtralisation du geste et de la voix étaient d'une autre farine.

Et surtout, on ne riait pas aussi fort, comme pour être aujourd'hui remarqué du prince...

Mais après tout, comme chez Bigard, on peut bien se lâcher, face au président : n'est-il pas un homme comme les autres, qui  "se lève le matin et se couche le soir, comme des dizaines de millions de Français" ?

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