Claude Dauphin (3) : pas de quartier VIP à la prison d’Abidjan

Publié le par Le Galichon

Claude Dauphin, l’actionnaire principal de Guy Dauphin Environnement, emprisonné à Abidjan (Côte d’Ivoire) depuis le 18 septembre, a passé de nouveau un mauvais quart d’heure.

Depuis son incarcération et celle de son directeur local en compagnie de cinq autres responsables ivoiriens ou présumés tels, au début de l’instruction pour empoisonnement par les dépôts de déchets toxiques déversés d’un bateau affrété par la multinationale Trafigura Beheer BV qu’il dirige, le climat dans la maison d’arrêt et de correction (Maca) d’Abidjan est plutôt tendu. Rien à voir avec les cellules VIP de la Santé à Paris.

Depuis le début de l’affaire, non seulement les coups et menaces de mort, mais les tentatives de meurtre et d’empoisonnement des inculpés se sont succédé.

Ces agressions ont pour origine l’exaspération causée par la lenteur avec laquelle les juges chargés de l’affaire sont soupçonnés d’agir. Ou plutôt de ne pas agir.

Deux sortes de colères cohabitent : celles des partisans des cinq responsables administratifs ivoiriens incarcérés qui laissent entendre qu’il s’agit de règlements de comptes à leur encontre, d’une part, et, d’autre part, celles, beaucoup plus importantes, émanant des milieux pauvres et populaires de la capitale ivoirienne qui veulent voir condamnés au plus vite tous ceux qu’ils considèrent comme responsables de la dizaine de morts comptabilisés à ce jour et des centaines de personnes de tous âges intoxiquées plus ou moins durablement, voire irréversiblement.

D’après les gardiens de la prison, une centaine de jeunes et très jeunes prisonniers, récemment transférés d’une autre prison à la Maca, qui ont voulu venger trois de leurs camarades morts après avoir été intoxiqués par les déchets. Armés de gourdins, couteaux et autres ustensiles servant d’armes, ils auraient réussi à blesser au moins un des prisonniers, assez grièvement, dit-on. Son nom n’a pas été révélé.

Des mesures d’isolement déjà strictes auraient été renforcées. Mais dans certains milieux de la capitale ivoirienne, la question qui se pose est celle-ci : qui peut avoir aujourd'hui intérêt à faire taire définitivement certains acteurs de cette tragédie ?

Publié dans Environnement

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